Émotion en terre Himba

Hello !

Ah cette route…que dis-je cette piste…enfin plutôt un tas de pierres, de virages, de lits de rivières à traverser…je crois que celle-là détient le record de la piste la plus pourrie que nous ayons eu à prendre en Namibie, en plus le paysage est monotone et pas particulièrement beau…

C’est avec un gros ouf de soulagement que l’on voit apparaître les premiers bâtiments d’Opuwo dans la région du Kaokoveld. Opuwo signifie « la fin » en langue Herero, dernière ville avant l’Angola voisin dont nous apercevons les montagnes. Notre première impression n’est pas terrible :c’est poussiéreux et bruyant. L’étonnement est pourtant bien là quand nous rentrons au supermarché Spar refaire enfin le plein des placards : ici se mèlent différents peuples et les femmes Himba et Herero se baladent dans les rayons du supermarché en poussant leurs caddies…on hallucine littéralement ! Impossible ici de prendre des photos mais quand vous allez voir leurs looks plus bas vous comprendrez… !

Pour faire un petit point ethnologique : les Herero font partie des peuples bantous originaires d’Afrique centrale qui ont migré vers le sud pour arriver en Namibie au milieu du XVIème siècle. Les femmes ont une tenue très caractéristique héritée des missionnaires allemands de l’époque victorienne: une énorme crinoline portée sur une kyrielle de jupons, associée à une coiffe en forme de corne. Elles sont présentes partout dans la ville avec leurs robes de princesse aux mille couleurs mais à chaque fois que l’on a demandé à pouvoir les prendre en photos, nous avons essuyé un « non » catégorique…Voilà la seule que nous avons réussi à avoir, pas la plus belle…

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Ce qui nous intéresse ici ce sont les Himba qui sont un sous groupe des Herero.

Ce sont des éleveurs semi-nomades qui mènent encore de nos jours une vie très proche de celle de leurs ancêtres. Par exemple les femmes s’enduisent le corps d’un mélange de beurre, d’ocre et d’herbes. La substance, qui teinte la peau d’un orange foncé, fait fonction de protection contre le soleil et les insectes. Elle est aussi appliquée sur les cheveux tressés.

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Les femmes Himba ne se lavent jamais à l’eau et ne s’habillent pas à l’occidentale, elles portent en général qu’une jupe plissée en peau et des parures au cou et aux chevilles.

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Nous avons eu la chance de passer une matinée dans un de leur village à une quinzaine de kilomètres d’Opuwo.

Nous avons donc rendez-vous à 8h avec notre guide et interprète Dixon qui est lui-même de cette ethnie. Nous passons d’abord au supermarché de la ville acheter de quoi offrir au village : farine de maïs, pâtes, huile…

A l’arrivée les habitants nous mettent très vite à l’aise, nous sommes conviés dans leurs maisons,, discutons avec le chef, assistons à la traite des vaches…nous sommes libres de poser des questions et de les photographier autant que nous voulons, l’ambiance est très chaleureuse !

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Nous en apprenons un peu plus sur leur mode de vie : comme partout en Namibie les Himba peuvent avoir plusieurs femmes, ainsi notre guide a deux femmes et six enfants. Ce sont eux qui doivent emmener les animaux aux pâturages pendant la journée, et très peu vont à l’école.

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Les hommes s’occupent de l’entretien des maison du village, des échanges commerciaux ainsi que de protéger les leurs des animaux sauvages. Les femmes sont chargées de la traite des animaux, de confectionner les repas tout en s’occupant des petits enfants. Ils vivent dans des huttes en pisé au toit de chaume, à l’intérieur il n’y a presque rien : un petit foyer, des peaux de bêtes au sol et quelques récipients pour conserver de la nourriture…

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Une des femmes nous montre fièrement ses seules possessions : sa jupe de peau et ses parures de mariage. Amusée par nos réactions elle nous montre aussi comment elle prend soin d’elle en faisant sa mixture et en s’enduisant le corps. Ainsi qu’un petit coup de déodorant pour parfaire l’ensemble !

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Une autre jeune femme nous fait aussi visiter sa maison, à l’intérieur une petite fille est bien malade : grosse conjonctivite, fièvre, état comateux…je m’empresse d’aller chercher ma trousse à pharmacie et donne à la maman de quoi la soigner…notre guide me demande si je suis docteur, non non, juste une maman qui a l’habitude ! Mais le chef ne manque pas de me demander de quoi soulager ses maux de dos et de tête !

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Avant de partir nous faisons nos au revoir, émus…le chef tient à nous raccompagner dans notre maison sur roues tout en nous demandant timidement s’il peut la visiter ! Nous avons bien rigolé tellement ce qu’il voyait lui paraissait incroyable !

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Cette matinée est passée bien vite, mais quelle rencontre ! Il y a eu beaucoup de bienveillance dans ces échanges et cela restera gravé en nous comme l’un des plus beau moment de notre vie…nous sommes conscients d’avoir partagé ce court moment avec une des dernières tribus à vivre encore de manière traditionnelle dans le monde et nous mesurons notre chance !

Toutes les pistes pourries et les moments de fatigue sont vite oubliés, nous sommes venus en Afrique pour vivre ça et nous reprenons la route…heureux !!!

A bientôt !

Si vous voulez en savoir plus sur les Himba:  Pieds nus sur la terre rouge (Livre très intéressant de Solenn Bardet), Rendez-vous en terre inconnue (Je ne trouve pas la vidéo complète mais il a quelques extraits et l’émission est plutôt bien faite)

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